Souvenirs d'enfance
- fred pronost
- 4 mars 2024
- 3 min de lecture
Souvenirs d’enfance à la gare de Plouider extrait de "Plouider, histoire d’un siècle, 1900-2000 "
Témoignage de Madame MARTAIL (décédée en 2016) petite fille de Jean Marie BOSSEUR ancien chef de gare de Plouider

On se laisse porter par ces magnifiques souvenirs.
C'est un magnifique travail de mémoire de la part de la mairie de Plouider.
"Il passait à Plouider plusieurs trains par jour, il pouvait y en avoir 3 ou 4 ensemble à la gare. Il y avait deux lignes et un poste d’aiguillage. La gare de Plouider était au carrefour de deux lignes : celle qui allait de Landerneau à Brignogan et celle qui allait de Lesneven (venant de Brest) à Plouescat (vers Saint-Pol-de-Léon).
Le train sifflait avant d’arriver en gare. Il y avait au moins une fois par an un incendie car le train venant de Lesneven avait du mal à monter la côte et il rejetait des braises qui pouvaient mettre le feu à la garenne environnante.
On allait au « doué », au « poul sant Dider », au lavoir-fontaine, pour chercher de l’eau avec des seaux que l’on remontait avec la brouette, car il n’y avait pas de citerne à la maison. La mère allait laver son linge au lavoir avec sa brouette et parfois pour remonter jusqu’à la maison, elle utilisait la vache du champ pour tirer la brouette.
La maison avait un petit jardin cultivé par le grand-père. La grand-mère qui tricotait des chaussettes, appelait son mari lorsque le sifflet du train annonçait son arrivée en gare.

Il y avait des trains de marchandises et de voyageurs. Les trains de marchandises transportaient du goémon et du sable (venant de la côté par Plounéour-Trez et Goulven), des vaches,… Le syndicat agricole était installé près de la gare qui était équipée d’une plaque tournante et d’une balance. Ce syndicat possédait la batteuse et concentrait le blé avant le transport, puis s’est occupé des légumes. Il était le seul point de téléphone dans le quartier. Il recevait le « ludu melen », l’engrais jaune qui était livré par le train. Il y eut un jour un accident avec un wagon arrivant auprès du syndicat : un homme blessé à la jambe.
Les trains de voyageurs se composaient de trois trains réguliers car c’était à l’époque le seul moyen de communication, pour venir à Plouider de Landerneau ou de Lesneven, et inversement. Les gens prenaient le train pour aller au marché de Lesneven. La route de Goulven passait le long de la ligne de chemin de fer, la zone de Keremma était privée.
C’était aussi le « train de plaisir » en été pour les voyageurs. Le train permettait aux habitants des villes d’aller à la plage, jusqu’à Brignogan, en chantant ; ils distribuaient des bonbons aux enfants de Plouider qui connaissaient les horaires de passage des trains. C’était aussi le train du retour à la maison pour les marins en permission.

Il y avait chaque année en juin, le jour de la Pentecôte, la « Fête de la gare » avec des jeux organisés dans le quartier qui était le plus animé de Plouider.
Ci contre le concours des mangeurs de ficelles
Le projet de développement du réseau ferré local ne fut pas retenu après la guerre : il y avait un projet de grande ligne entre Landerneau et Roscoff qui serait passé par une usine de goémon installée à Plouescat.
Les « petits trains » ont donc disparu, remplacés par le transport routier assuré depuis quelques années déjà, avec notamment les « autocars Bihan » dans la région.
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